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Attentats parisiens

Ayant été déconnectée pendant 10 jours et ayant quitté Albury le 12 novembre, je n’ai pas entendu parler des attentats avant le 22 novembre.

Une chose est sure, c’est que je suis contente que personne ne nous ait dit ce qu’il s’était passé a la maison pendant que nous étions là-bas. Une chose est sure, ils le savaient vu qu’un des membres du staff m’a demandé le dimanche matin juste avant de renter à la maison « D’où est-ce que tu viens ? » J’ai alors répondu « Je suis française » et à ce moment-là, regard a changé et elle m’a demandé « Comment vont ta famille et tes amis avec ce qu’il s’est passé a Paris ? » , je n’ai pas compris, parce que pour moi les attentas a Paris c’était Charlie en Janvier dernier. Alors cela va de soit j’ai dit « Oh tout va bien ! » Et je n’ai posé aucune question. Puis en arrivant a la gare reconnexion de certains d’entre nous. Je ne faisais pas partie de cela et l’autre exchange student française non plus, car nous avions laissé nos téléphones chez elle. Son père d’accueil est venu nous chercher et là, il nous dit « Vous avez entendu parler des attentats parisiens ? » et il a bien vu dans nos yeux ronds qu’on ne savait pas ce qu’il c’était passé a la maison. Il nous a raconté, le Bataclan, le Stade de France, les restaurants… Mes premières pensées après ces mots ont été pour ma famille et les amis de la famille a Paris, et forcément l’inquiétude monte et dans ma tête je commence a me dire « Oh c’est le genre de personnes qui vont a des concerts au Bataclan, ou qui sortent dans Paris pour aller au resto… » , je voulais des réponses et si réponses il y avait quelque part c’était dans mon portable qui avait dormi pendant 10 jours. Première chose que j’ai donc fait en arrivant chez l’autre exchange student française, c’est allumé mon portable et la 23 messages Facebook, 12 SMS, 17 snapchat, 144 mails, tous venaient des mes amis, ma famille. Mes amis qui me disaient qu’ils allaient bien, qu’ils étaient en sécurité et qu’ils me disaient de prendre soin de moi de mon côté de la terre. Puis aussi certains qui s’inquiétaient de ne pas avoir de réponse de ma part donc qui ont essayé de me contacter par tous les moyens possibles et imaginables. Des messages de ma première famille d’accueil, mon père d’accueil qui me disait « Je t’aime, prend soin de toi. On est tous derrière la France et tous là pour toi », ma mère d’accueil « Je pense fort a toi avec toutes ces horreurs a Paris, j’ai parlé à ta maman tout va bien. » , je me sentais vraiment a la maison après avoir lu ces messages de ma première famille. Puis un message de ma sœur, celui là, je n'ai pas pu le lire en entier sans me mettre a pleuré, ma sœur non plus n’est pas en France, et elle me racontait ce qu’il s’était passé a la maison et elle a dit cette phrase qui m’a fait pleurer « C'est un jour triste pour la maison, mais il y en aura des meilleurs », elle avait raison. Puis après j’ai vu sur Facebook toutes les photos de profil avec les drapeaux français, puis les photos de monuments du monde entier éclairé en bleu, blanc, rouge, et bien sûr, la tour Eiffel éteinte et rallumée en bleu, blanc, rouge. J’ai soudainement eu le cœur très très lourd, et je me suis sentie attaquée, agressée, et bien sûr étant à l’autre bout du monde, j’ai eu peur, et j’ai pleuré. Mais bon qu’est-ce que j’aurai pu faire de plus si j’avais été à la maison (en Australie), j’aurais passé mon temps a regardé les chaînes d’info en continu française et j’aurai eu peur, et j’aurais encore plus pleuré à cause de la vague émotionnelle sur les réseaux sociaux. Malheureusement pas grand chose. On avait tué des gens qui ne faisait rien d’autre que de vivre leur vie. Honnêtement après 10 jours de déconnexion et d’amusement, je m’attendais a autre chose qu’a ça en allumant mon téléphone, surtout que je m’étais dit « j’espère qu’on a rien loupé ». Mais bon qu’est-ce que j’aurai pu faire de plus si j’avais été à la maison (en Australie), j’aurai passé mon temps a regardé les chaînes d’info en continu française et j’aurai eu peur, et j’aurais encore plus pleuré a cause de la vague émotionnelle sur les réseaux sociaux. J’ai donc décidé d’appeler ma sœur, mes parents, d’écrire a la responsable de ma zone en France et de lui dire comment je me sentais, elle m’a raconté comment c’était à la maison, et m’a aidé à comprendre tous ça. J’ai aussi appelé un des exchange student de mon district français qui est à Taiwan, on a passé un bon bout de temps a parlé de tout ça, il m’a dit un peu ce qu’il avait pu lire dans les grands quotidiens français. Et encore une fois, j’ai été contente d’avoir raté la première semaine. J’ai ensuite parlé avec ma famille d’accueil du moment et ils m’ont dit que le lycée avait appelé et dit que si j’avais besoin de quoi que ce soit ils mettaient tout ce qu’ils pouvaient me proposer a ma disposition. Je me suis sentie soutenue dans ma nouvelle maison qu’est l’Australie. Le drapeau français et le drapeau australien au lycée, c’était beau, beau à voir, et qu’est-ce que ça m’a fait du bien de voir ma deuxième maison soutenir ma vraie maison. J’étais fière d’être français, et je le suis probablement plus encore aujourd’hui quand je vois comment notre pays réagit et comment la jeunesse ne se laisse pas faire. La semaine va encore être un peu difficile, je pense, mais c’est normal, que je pleure, c’est normal, et tout le monde ici en est conscient. Tout le monde est là pour me soutenir et dans ces moments ça fait vraiment chaud au cœur.


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